LA TRIBUNE LIVRADAISE

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Petit historique du CAFI : 58 ans déjà !

 

https://static.blog4ever.com/2014/03/766835/artfichier_766835_4007201_201408135536195.jpgVue aérienne du camp des aviateurs

 

    Le Camp du Moulin du Lot fut construit, suite au décret du 20 Mai 1939 portant sur la création d’une poudrerie nationale, pour servir de logement aux personnels. Sur un site d’environ 500 hectares entre Sainte Livrade et Casseneuil, plus de 5000 ouvriers dont une majorité de Républicains Espagnols travaillent sur ce gigantesque chantier. Les travaux démarrent début Novembre 1939 et seront stoppés lors de la défaite de Juin 1940. Ils ne reprendront jamais et la poudrerie ne verra jamais le jour.

 

   Ce camp inoccupé sera affecté au ministère de l’Air en 1941 et servira comme centre d’instruction de 1942 à 1947, d’où son nom de « Camp des Aviateurs ».

 

2.jpgLes recrues du ministère de l’air, profitants d’un moment de repos,près de leurs baraquements.

Elèves de l’école de l’air de Salon-de-Provence.

 

   Le courrier était acheminé jusqu’au camp par le service postal aux armées crée en 1792 et remanié en 1809 par Napoléon 1er et remis à un vaguemestre qui en assurait la distribution aux destinataires.

 

3.jpg4.jpg

Carte postale recto/verso datant du 2 Janvier 1945, écrite par un aviateur à ses parents

pour leur souhaiter une bonne année.

 

   Après le départ des aviateurs du camp, des travailleurs indochinois, appartenant à la Légion des travailleurs de Toulouse, séjourneront à Sainte Livrade (et Bias) entre 1948 et 1952, ensuite il sera laissé à l’abandon jusqu’en 1955.

 

   Le Camp du Moulin du Lot (camp des aviateurs) sera réhabilité par le maire André Boudart ( 1954-1962 ) pour accueillir en Avril 1956 les rapatriés d’Indochine suite à la défaite de Diên Biên Phu du 17 Mai 1954. Il sera appelé dans un premier temps le CARI (Centre d’Accueil des Rapatriés d’Indochine), puis le CAFI (Cente d’Accueil des Français d’Indochine).

 

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Lettre en provenance de Saigon en date du 17 Février 1967 adressée au CARI de Ste livrade

 

   Malgré la présence d’un vaguemestre qui avait son bureau dans le bâtiment voisin de la chapelle, c’est un facteur du bureau de Sainte Livrade qui distribuait, à pied, le courrier dans les allées du camp en faisant du porte à porte.

 

   La distribution du courrier du camp ne représentait qu’une partie de la tournée numéro 5 à la fin des années 1960. En effet le facteur avait à charge la distribution du courrier à pied dans le quart nord-est de la ville délimité par la rue Eulalie Bonnal, la place du marché, la rue du château et la rue des écoles. La seconde partie dite rurale effectuée à mobylette concernait la rue de la république, la route du moulin du lot, le Camp proprement dit, puis en terminant par la campagne de toute l’ancienne Poudrerie aux lieu-dits Lapèze et Septfonds.

 

6.jpgVue aérienne du camp en 2009 au début des travaux

 


    En ce qui concerne le courrier du camp, il était mis à part pendant le tri, puis transporté dans des sacs au bureau du vaguemestre par une voiture postale avant le départ du facteur sur sa propre tournée. Outre les lettres, le facteur chargé du Camp distribuait aussi les paquets souvent en provenance du Vietnam et contenant diverses épices au parfum d’Asie et autres produits exotiques.

 

   Ces paquets consistaient en de gros ballots de toile cousue, affranchis de nombreux timbres magnifiques, parfois de feuilles de timbres entières (une cinquantaine par feuille) quand il était lourd. Chaque fin de mois le facteur était très attendu : c’était lui qui payait les mandats des pensions des veuves de guerre et les retraites des militaires. A l’époque la poste de Ste Livrade en recevait plusieurs centaines à payer en quelques jours ce qui obligeait le facteur à repartir après sa tournée avec un bordereau 1425 rempli recto-verso, soit 50 mandats représentant environ 4 ans de son salaire mensuel. Cette opération se répétait sur 4 ou 5 jours.

 

   Aujourd’hui les temps ont bien changés, le vaguemestre a disparu et c’est dans des batteries de CIDEX, ce qui signifie en langage postal « Courrier Individuel à Distribution Exceptionnelle », que la distribution du courrier s’effectue.

 

   Dans un avenir proche et quand le camp aura été définitivement réhabilité et transformé en maisons individuelles où il fera bon vivre, peut-être que chaque habitation aura sa propre boite aux lettres.

 



13/08/2014
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